jeudi 20 septembre 2012

Pensée sobre



Des fois, nommer les choses, ça aide à les faire se réaliser. D'autres fois non (nom).

L'action de nommer (la «dénomination»? L'actualisation par le langage?) est plus efficace, me semble-t-il, dans les domaines de l'interpersonnel et d'élaboration identitaire. De dire qu'on est tel ou tel contribue à forger sa persona dans la psyché de l'autre, et aussi d'établir sa relation avec l'autre. C'est un genre d'action réalisée par le langage (de la pragmatique, finalement). Par exemple, quand on dit à quelqu'un «Je suis ton ami», on peut argumenter de façon assez satisfaisante, ce me semble, qu'on ne fait pas qu'annoncer qu'on est l'ami de quelqu'un: on créer un peu l'amitié par le geste même de la nommer.

La dénomination perd de son pouvoir dans l'action, dans le concret, ou du moins il devient un facteur un peu plus subalterne. Dire qu'on va faire une chose préside moins nécessairement à sa réalisation que de dire que l'on est une chose, même si dans les deux cas, la corrélation avec le réel n'est pas systématique.

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