samedi 10 novembre 2012

Attendrissement 1

Attendrissement:
Dans le wagon du métro, une femme sans beauté, mais alors là absolument déparée en terme de charme et d'appât, dont le corps a abandonné toute prétention de tenue, qui cède absolument à la gravité, cet ingrat, après avoir été entretenu toutes ces années, un corps qui la lâche et s'enfuit d'elle de partout. Petit visage un peu blême, teint et cheveux couleur souris, nuance "inaperçu", une bouche mince,  gourmée même, qui semble dire sa résignation entière pour son état de délitescence.
Et puis une petite étincelle de joie éclot dans ses yeux, ce qui lui redonne subitement de la couleur au visage: sur ses mains, elle enfile de mignons manchons de feutrine de laine, couleur grenat, ornés de rosettes fabriquée dans le même tissu sur le dos de la main. La lisière de cette mitaine au sens propre du terme lui arrive un peu après la naissance des doigts. C'est très joli. C'est coquet.
C'est la femme qui a gagné contre son corps.

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