samedi 1 juin 2013

Juliana

Après une soirée et milles vexations, alors que plus bas que terre, les points de contacts à vif, ensanglantés, contre le bitume, je digère l'amertume, c'est la gentillesse d'une étrangère qui m'a secourue, moi, pauvre ivrogne. Juliana, tu as dévalé tes escaliers et tu as couru vers la loque sanglotante étendue sur la rue. Même après que je t'aie dit que j'étais juste soûle, que j'étais juste pathétique, que je ne m'étais rien cassé, tu as voulu faire quelque chose pour moi. Tu es comme ça, toi. Tu es bonne. Après des heures à être ignorée, méprisée, engueulée, c'était un chose douce à me faire. Ton homme s'inquiétait, mais toi, vraiment, tu t'en faisais pour une indigne inconnue.
Aujourd'hui, j'ai toutes sortes d'égratignures intéressantes et un souvenir touchant de toi, dans tes shorts en jeans, ta chemise noire coupée aux emmanchures, tes beaux cheveux lisses et simples, le souci authentique sur ton petit minois de gentille fille allophone.
C'est vrai que je suis rentrée assez solidement dans la voiture. Les bras m'ont molli. Il y a un dieu pour les poivrots, semble-t-il, car encore une fois, je m'en suis tirée presque indemne.


Enfin. Puisse ta gentillesse t'être rendue. Prospère, Juliana. 

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